Lettre ouverte de Willy Schraen aux députés pour la défense de la corrida

Lettre ouverte de Willy Schraen aux députés pour la défense de la corrida

Issy-les-Moulineaux, le 21 novembre 2022

Madame la députée, Monsieur le député,

La corrida, une tradition qui a du sens et un atout pour la biodiversité

Pour le président des chasseurs que je suis, cette proposition de loi visant à interdire la corrida proposée par un député de Paris (NUPES) est l’arbre qui cache la forêt des interdits que certains parlementaires de tout bord veulent imposer à nos concitoyens au nom de la morale, du dogme ou d’une pseudo défense des animaux.

Ce sont les mêmes qui rêvent de voir interdire la chasse à courre, puis la chasse tout court, puis la pêche, puis l’équitation et enfin toute forme d’élevage afin d’aboutir à la fin de la consommation de viande.

Ce sont encore les mêmes qui voudront demain interdire toute possession d’animaux de compagnie aux millions de français qui en détiennent et qui les aiment avec passion. Au nom de quel ordre moral veut-on rayer de la carte de notre quotidien des traditions respectables qui font non seulement la richesse de nos terroirs mais qui sont aussi un incroyable atout pour la biodiversité, avec des élevages extensifs de taureaux de combat de la Camargue aux Cévennes.

Comment peut-on envisager sérieusement de voter pour cette proposition de loi alors que son auteur voudrait que l’on ne tue plus les moustiques parce que les femelles qui piquent le font pour nourrir leur progéniture et qu’il a longtemps plaidé pour que l’on instaure un permis de voter afin d’interdire « au citoyen inculte et irresponsable de voter » ? Il déteste tellement les êtres humains et notamment nous, les ploucs des campagnes, qui avons des traditions et des différences culturelles et patrimoniales, qu’il considère que l’animal est plus important que l’être humain.

Pour ma part, j’appelle les parlementaires à ne pas pratiquer la politique de la chaise vide et au contraire à se mobiliser en étant présent dans l’hémicycle pour s’opposer fermement à cette proposition de loi qui n’est que la première d’une longue série visant à interdire tout ce qui fait l’originalité et la force de nos territoires et de nos cultures régionales.

D’ailleurs je profite de cet appel pour remercier les députés de la Commission des lois qui ont parfaitement compris les enjeux et qui, à une large majorité, se sont prononcés mercredi dernier en Commission contre l’interdiction de la corrida.

Cette mosaïque des traditions est l’un des atouts de l’attractivité touristique de nos terroirs et de nos régions et l’un des éléments de la motivation de nos jeunes générations à vivre et à travailler dans nos campagnes. Là comme ailleurs ce sont nos modes de vie que ces extrémistes de la protection animale veulent détruire sous le fallacieux prétexte de la mise à mort de l’animal.

Que l’on aime ou non la corrida, je crois sincèrement qu’elle a toute sa place dans les régions où elle est pratiquée, car elle concoure, grâce aux éleveurs, à la préservation d’écosystèmes fragiles et à la promotion de valeurs qui font l’originalité de la culture taurine, dans ce face à face avec la mort.

D’ailleurs je voudrais conclure cet appel en faisant remarquer que la corrida est l’un des derniers endroits où la puissance et la bravoure de l’animal élevé de façon naturelle et sauvage peut être confronté au courage et au sang-froid d’un torero, dans un rituel où la mort est encore une réalité.

Mesdames et messieurs les députés, j’espère que vous mettrez un terme rapide à cette offensive antispéciste qui débute avec la corrida mais qui ne s’arrêtera pas là.

J’ai l’intime conviction que la vie quotidienne des femmes et des hommes qui vivent dans nos campagnes nécessite que l’on s’intéresse aux vrais enjeux ruraux, autour de la mobilité, de l’énergie, de l’économie locale, de la santé et des services publics.

Pourtant le groupe politique LFI a fait le choix de consacrer une partie de son temps parlementaire pour débattre de l’interdiction de la corrida, comme si c’était une priorité nationale.

Dans nos campagnes, c’est le pouvoir d’achat de nos concitoyens et l’avenir immédiat de nombreuses PMI-PME, des artisans et commerçants qui sont la réalité et la préoccupation de nos vies quotidiennes, dans la conjoncture internationale que nous connaissons et qui risque de durer.

Je compte donc sur vous pour que l’on cesse de chercher à diviser les Français et que l’on prône le droit à la différence et au respect des traditions culturelles.

Je vous prie de croire, Madame la députée, Monsieur le député, à l’expression de mes sentiments les meilleurs.

 

Willy Schraen

Président de la Fédération Nationale des Chasseurs